Le Livre Pour DГ©couvrir Vos Talents : Des Conse... Fix
Le personnel désigne toute personne entrant en contact direct ou indirect avec votre client. Veillez à recruter les meilleurs talents dans tous les domaines, et non uniquement pour le service client ou le département des ventes.
Le livre pour dГ©couvrir vos talents : Des conse...
Download Zip: https://www.google.com/url?q=https%3A%2F%2Fjinyurl.com%2F2udANy&sa=D&sntz=1&usg=AOvVaw3YogEPnb0BWGvzoFR1v-Gd
Au contraire, se ressouvenant que, parmi le grand nombre des traités dece philosophe rapportés par Diogène Laërce, il s'en trouve un sous letitre de Proverbes, c'est-à-dire de pièces détachées, comme desréflexions ou des remarques, que le premier et le plus grand livre demorale qui ait été fait porte ce même nom dans les divines Écritures, ons'est trouvé excité par de si grands modèles à suivre selon ses forcesune semblable manière d'écrire des moeurs; et l'on n'a point été détournéde son entreprise par deux ouvrages de morale qui sont dans les mains detout le monde, et d'où, faute d'attention ou par un esprit de critique,quelques-uns pourraient penser que ces remarques sont imitées.
La flatterie est un commerce honteux qui n'est utile qu'au flatteur. Siun flatteur se promène avec quelqu'un dans la place: Remarquez-vous,lui dit-il, comme tout le monde a les yeux sur vous? cela n'arrive qu'àvous seul. Hier il fut bien parlé de vous, et l'on ne tarissait pointsur vos louanges: nous nous trouvâmes plus de trente personnes dans unendroit du Portique; et comme par la suite du discours l'on vint àtomber sur celui que l'on devait estimer le plus homme de bien de laville, tous d'une commune voix vous nommèrent, et il n'y en eut pas unseul qui vous refusât ses suffrages. Il lui dit mille choses de cettenature. Il affecte d'apercevoir le moindre duvet qui se sera attaché àvotre habit, de le prendre et de le souffler à terre. Si par hasard levent a fait voler quelques petites pailles sur votre barbe ou sur voscheveux, il prend soin de vous les ôter; et vous souriant: Il estmerveilleux, dit-il, combien vous êtes blanchi depuis deux jours que jene vous ai pas vu; et il ajoute: Voilà encore, pour un homme de votreâge, assez de cheveux noirs. Si celui qu'il veut flatter prend laparole, il impose silence à tous ceux qui se trouvent présents, et illes force d'approuver aveuglément tout ce qu'il avance, et dès qu'il acessé de parler, il se récrie: Cela est dit le mieux du monde, rienn'est plus heureusement rencontré. D'autres fois, s'il lui arrive defaire à quelqu'un une raillerie froide, il ne manque pas de luiapplaudir, d'entrer dans cette mauvaise plaisanterie; et quoiqu'il n'aitnulle envie de rire, il porte à sa bouche l'un des bouts de son manteau,comme s'il ne pouvait se contenir et qu'il voulût s'empêcher d'éclater;et s'il l'accompagne lorsqu'il marche par la ville, il dit à ceux qu'ilrencontre dans son chemin de s'arrêter jusqu'à ce qu'il soit passé. Ilachète des fruits, et les porte chez ce citoyen; il les donne à sesenfants en sa présence; il les baise, il les caresse: Voilà, dit-il, dejolis enfants et dignes d'un tel père. S'il sort de sa maison, il lesuit; s'il entre dans une boutique pour essayer des souliers, il luidit: Votre pied est mieux fait que cela. Il l'accompagne ensuite chezses amis, ou plutôt il entre le premier dans leur maison, et leur dit:Un tel me suit et vient vous rendre visite; et retournant sur ses pas:Je vous ai annoncé, dit-il, et l'on se fait un grand honneur de vousrecevoir. Le flatteur se met à tout sans hésiter, se mêle des chosesles plus viles et qui ne conviennent qu'à des femmes. S'il est invité àsouper, il est le premier des conviés à louer le vin; assis à table leplus proche de celui qui fait le repas, il lui répète souvent: Envérité, vous faites une chère délicate; et montrant aux autres l'un desmets qu'il soulève du plat: Cela s'appelle, dit-il, un morceau friand.Il a soin de lui demander s'il a froid, s'il ne voudrait point une autrerobe; et il s'empresse de le mieux couvrir. Il lui parle sans cesse àl'oreille; et si quelqu'un de la compagnie l'interroge, il lui répondnégligemment et sans le regarder, n'ayant des yeux que pour un seul. Ilne faut pas croire qu'au théâtre il oublie d'arracher des carreaux desmains du valet qui les distribue, pour les porter à sa place, et l'yfaire asseoir plus mollement. J'ai dû dire aussi qu'avant qu'il sorte desa maison, il en loue l'architecture, se récrie sur toutes choses, ditque les jardins sont bien plantés; et s'il aperçoit quelque part leportrait du maître, où il soit extrêmement flatté, il est touché de voircombien il lui ressemble, et il l'admire comme un chef-d'oeuvre. En unmot, le flatteur ne dit rien et ne fait rien au hasard; mais il rapportetoutes ses paroles et toutes ses actions au dessein qu'il a de plaire àquelqu'un et d'acquérir ses bonnes grâces.
C'est une expérience faite que, s'il se trouve dix personnes quieffacent d'un livre une expression ou un sentiment, l'on en fournitaisément un pareil nombre qui les réclame. Ceux-ci s'écrient: Pourquoisupprimer cette pensée? elle est neuve, elle est belle, et le tour enest admirable; et ceux-là affirment, au contraire, ou qu'ils auraientnégligé cette pensée, ou qu'ils lui auraient donné un autre tour. Il ya un terme, disent les uns, dans votre ouvrage, qui est rencontré et quipeint la chose au naturel; il y a un mot, disent les autres, qui esthasardé, et qui d'ailleurs ne signifie pas assez ce que vous voulezpeut-être faire entendre; et c'est du même trait et du même mot quetous ces gens s'expliquent ainsi, et tous sont connaisseurs et passentpour tels. Quel autre parti pour un auteur, que d'oser pour lors être del'avis de ceux qui l'approuvent?
Le philosophe consume sa vie à observer les hommes, et il use sesesprits à en démêler les vices et le ridicule; s'il donne quelque tour àses pensées, c'est moins par une vanité d'auteur, que pour mettre unevérité qu'il a trouvée dans tout le jour nécessaire pour fairel'impression qui doit servir à son dessein. Quelques lecteurs croientnéanmoins le payer avec usure, s'ils disent magistralement qu'ils ont luson livre, et qu'il y a de l'esprit; mais il leur renvoie tous leurséloges, qu'il n'a pas cherchés par son travail et par ses veilles. Ilporte plus haut ses projets et agit pour une fin plus relevée: ildemande des hommes un plus grand et un plus rare succès que leslouanges, et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs.
Marot et Rabelais sont inexcusables d'avoir semé l'ordure dans leursécrits: tous deux avaient assez de génie et de naturel pour pouvoir s'enpasser, même à l'égard de ceux qui cherchent moins à admirer qu'à riredans un auteur. Rabelais surtout est incompréhensible: son livre est uneénigme, quoi qu'on veuille dire, inexplicable; c'est une chimère, c'estle visage d'une belle femme avec des pieds et une queue de serpent, oude quelque autre bête plus difforme; c'est un monstrueux assemblaged'une morale fine et ingénieuse, et d'une sale corruption. Où il estmauvais, il passe bien loin au delà du pire, c'est le charme de lacanaille; où il est bon, il va jusques à l'exquis et à l'excellent, ilpeut être le mets des plus délicats.
Vouloir oublier quelqu'un, c'est y penser. L'amour a cela de commun avecles scrupules, qu'il s'aigrit par les réflexions et les retours que l'onfait pour s'en délivrer. Il faut, s'il se peut, ne point songer sapassion pour l'affaiblir.
Ce garçon si frais, si fleuri et d'une si belle santé est seigneur d'uneabbaye et de dix autres bénéfices: tous ensemble lui rapportent sixvingt mille livres de revenu, dont il n'est payé qu'en médailles d'or.Il y a ailleurs six vingt familles indigentes qui ne se chauffent pointpendant l'hiver, qui n'ont point d'habits pour se couvrir, et quisouvent manquent de pain; leur pauvreté est extrême et honteuse. Quelpartage! Et cela ne prouve-t-il pas clairement un avenir?
Chrysippe, homme nouveau, et le premier noble de sa race, aspirait, il ya trente années, à se voir un jour deux mille livres de rente pour toutbien: c'était là le comble de ses souhaits et sa plus haute ambition; ill'a dit ainsi, et on s'en souvient. Il arrive, je ne sais par quelschemins, jusques à donner en revenu à l'une de ses filles, pour sa dot,ce qu'il désirait lui-même d'avoir en fonds pour toute fortune pendantsa vie. Une pareille somme est comptée dans ses coffres pour chacun deses autres enfants qu'il doit pourvoir, et il a un grand nombred'enfants; ce n'est qu'en avancement d'hoirie: il y a d'autres biens àespérer après sa mort. Il vit encore, quoique assez avancé en âge, et iluse le reste de ses jours à travailler pour s'enrichir.
(V) Un homme d'un petit génie peut vouloir s'avancer: il néglige tout,il ne pense du matin au soir, il ne rêve la nuit qu'à une seule chose,qui est de s'avancer. Il a commencé de bonne heure, et dès sonadolescence, à se mettre dans les voies de la fortune: s'il trouve unebarrière de front qui ferme son passage, il biaise naturellement, et vaà droit ou à gauche, selon qu'il y voit de jour et d'apparence, et si denouveaux obstacles l'arrêtent, il rentre dans le sentier qu'il avaitquitté; il est déterminé, par la nature des difficultés, tantôt à lessurmonter, tantôt à les éviter, ou à prendre d'autres mesures: sonintérêt, l'usage, les conjectures le dirigent. Faut-il de si grandstalents et une si bonne tête à un voyageur pour suivre d'abord le grandchemin, et s'il est plein et embarrassé, prendre la terre, et aller àtravers champs, puis regagner sa première route, la continuer, arriver àson terme? Faut-il tant d'esprit pour aller à ses fins? Est-ce donc unprodige qu'un sot riche et accrédité?
Argyre tire son gant pour montrer une belle main, et elle ne néglige pasde découvrir un petit soulier qui suppose qu'elle a le pied petit; ellerit des choses plaisantes ou sérieuses pour faire voir de belles dents;si elle montre son oreille, c'est qu'elle l'a bien faite; et si elle nedanse jamais, c'est qu'elle est peu contente de sa taille, qu'elle aépaisse. Elle entend tous ses intérêts, à l'exception d'un seul: elleparle toujours, et n'a point d'esprit. 041b061a72